Votre guide de référence pour les langues du Svalbard
L'archipel de Svalbard a été découvert relativement tard par l'explorateur néerlandais Willem Barentsz, en 1596, soit plus de 100 ans après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. Au cours des 17e et 18e siècles, l'activité humaine sur l'île était limitée à la chasse à la baleine, avant que le début de l'exploitation minière à la fin du 19e n'entraîne l'installation permanente de colonies. Les premiers colons utilisant chacun leur langue maternelle, aucune langue ni aucun dialecte ne s'est formé sur le Svalbard et, depuis la découverte des îles, différentes langues sont parlées.
Norvégien
La langue officielle de l'archipel, qui peut également être considérée comme la langue nationale du Svalbard, est le norvégien. La souveraineté de la Norvège sur les îles a été reconnue par 14 pays en 1920, dans le cadre du traité du Svalbard. En 2017, 46 pays ont signé le traité par lequel la Norvège accorde aux signataires le droit de mener des activités commerciales sur l'archipel.[1] En 2012, hormis la Norvège, seule la Russie exerçait ce droit. Compte tenu de la proximité et des pratiques commerciales de la Norvège dans l'archipel, il n'est pas surprenant que plus de 70 % de la population soit norvégienne. Cependant, ce n'est que le cas depuis vingt ans.
Russe
Au cours des deux dernières décennies, la population russe de l'archipel a diminué. En 1990, plus des deux tiers de la population étaient russes, mais en 2005, seuls 747 des 2 400 résidents permanents étaient russes. Cette diminution est principalement due au récent déclin de l'industrie minière du Svalbard. L'industrie minière est désormais une industrie déficitaire dans l'archipel et les communautés minières russes de Barentsburg et de Pyramiden ont considérablement réduit leurs activités, quand elles ne les ont pas complètement abandonnées.[2]
Russenorsk
Dans les jours précédant la formation de colonies minières permanentes, les négociants et les chasseurs de baleines russes et norvégiens de l'île avaient l'habitude de faire des échanges. Cette situation a conduit à la création d'une langue pidgin. Hybride entre le russe et le norvégien, cette langue était peut-être la plus proche d'une langue svalbard sur l'archipel. Cette langue a disparu suite à la révolution russe de 1917.
Néerlandais
Comme le Svalbard a été initialement découvert par le Néerlandais Willem Barentsz, il a saisi cette occasion pour le baptiser Spitzberg, ce qui signifie « montagnes pointues ». Les Néerlandais ont également mis en place des bases de chasse à la baleine, avec la ville de Smeerenburg dont le nom signifie« ville de graisse » en néerlandais.
Anglais
La plus grande communauté du Svalbard, Longyearbyen, a été initialement baptisée « Longyear City », lorsqu'elle a été fondée par l'Américain John Longyear en 1906. L’exploitation minière de la société Arctic Coal Company a débuté la même année.[3]
Polonais
Les statistiques démographiques du Svalbard comprenaient huit Polonais vivant sur l’archipel en 2005. Il s'agit probablement l'équipe assurant la gestion de la station polaire polonaise de Hornsund.
Langues de Ny-Ålesund
Ny-Ålesund est une ville de recherche dans les îles Spitsberg. Elle compte 16 bases de recherche permanentes, composées d'équipes de 10 pays différents, parlant différentes langues dont l'anglais, le français, l'allemand, le japonais, l'italien et le coréen. La recherche porte principalement sur les sciences de la terre et les études environnementales. Une trentaine de personnes y résident en permanence, et la population passe à 120 personnes en été.
Le gouvernement norvégien ne finançant plus l'industrie minière du Svalbard, il reste à voir quelle sera à l'avenir la composition de la population permanente de l'archipel. [4] Le tourisme et la recherche ont été présentés comme les nouvelles industries de l’avenir. Alors que l'industrie du tourisme opte généralement pour la langue la plus courante de communication internationale (l'anglais), beaucoup de touristes visitant le Svalbard sont norvégiens (par exemple, 78 % des visiteurs en 2011 étaient norvégiens). Autrement dit, le norvégien s'imposera probablement comme la langue du Svalbard pendant les prochaines années.[5]
1 https://www.sysselmannen.no/en/Toppmeny/About-Svalbard/Laws-and-regulations/Svalbard-Treaty/
2 http://abandonedplacesmap.com/pyramiden/
3 https://www.johnnyjet.com/12-facts-you-never-knew-about-longyearbyen-the-worlds-northernmost-city/
4 https://thebarentsobserver.com/en/arctic/2017/10/end-comes-100-years-norwegian-coal-mining-svalbard
5 https://barentsobserver.com/en/briefs/more-tourists-visit-svalbard