La quête du Nouveau Monde
La découverte de l’Amérique du Sud par l’Europe est un récit mouvementé qui met en scène Christophe Colomb, des navires obstinés à la recherche de la Chine et de l’Inde, la concurrence acharnée des empires coloniaux et de cruelles conquêtes.
La quête des épices
Étrangement, l’histoire de la découverte des Amériques par les Européens est liée à l’origine à la cannelle, la cardamome, au gingembre, au poivre et au curcuma. Depuis l’Empire romain, les épices demeuraient une denrée exotique, rare et coûteuse, un luxe réservé aux plus aisés. De petites républiques telles que Gênes ou Venise ont prospéré grâce au commerce lucratif des épices avec les négociants arabes et ottomans. Désireux de se passer d’intermédiaires, les pays européens tentaient d’établir un itinéraire maritime direct vers l’origine des épices, l’Asie.
C’est ici que l’explorateur Christophe Colomb entre en scène. Il émit l’idée que les navires pourraient atteindre l’Asie en naviguant vers l’ouest et fit appel aux royaumes du Portugal, d’Angleterre et de France pour financer son entreprise excentrique. Il se heurta à la même réponse pendant près de 10 ans : Non. Son estimation des distances était jugée trop ambitieuse et son budget, exorbitant. Les monarques espagnols finirent pourtant par consentir à sa demande, une décision qui allait définitivement transformer le monde tel qu’on le connaissait alors.
Le 12 octobre 1492, pensant avoir atteint l’Asie, Colomb revendiqua une petite île des Bahamas pour l’Espagne. Il ne savait pas encore qu’il venait de débarquer à la lisière du continent qui allait être appelé le Nouveau Monde. Un monde regorgeant de trésors, pour lequel les riches empires européens allaient bientôt se battre.
Division et conquête
La rivalité latente qui opposait l’Espagne au Portugal s’intensifia lorsque l’explorateur portugais Vasco de Gama parvint finalement à atteindre l’Asie par la mer. Deux vastes territoires débordant de ressources naturelles étaient dorénavant à portée de main : l’Asie à l’est et l’Amérique du Sud à l’ouest. Comment ces voisins allaient-ils se disputer le contrôle de ces nouvelles terres d’abondance ? En s’affrontant dans une guerre brutale et sanglante ? Par des complots politiques ou l’assassinat de leurs souverains ?
Aucune de ces deux solutions. De manière presque fortuite, le conflit et le chaos furent évités par le simple tracé d’une ligne de démarcation sur une carte. Il fut fixé dans le traité de Tordesillas, en 1494, que toutes les terres se trouvant jusqu’à 370 lieues à l’ouest du Cap-Vert reviendraient à l’Espagne et que toutes les terres à l’est de cette limite seraient portugaises. Et le sort en fut jeté, d’un simple coup de crayon. L’Espagne obtint ainsi l’accès complet au Nouveau Monde qu’elle convoitait. Toutefois, lorsque la côte du Brésil fut découverte six ans plus tard à l’est de la ligne de démarcation, le Portugal finit aussi par mettre un pied dans le Nouveau Monde.
Le fléau de l’Ancien Monde
Les populations indigènes furent décimées par les maladies apportées par les Européens contre lesquelles elles n’étaient pas immunisées. Leur population, initialement estimée à 50 à 60 millions d’individus, s’écroula ainsi à 9 millions d’âmes en quelques années. De plus, l’Espagne et bien d’autres autorités européennes auto-proclamées prirent le contrôle de l’Amérique du Sud par la force brute.
Les Aztèques : En 1521, une coalition dirigée par le conquistador espagnol Hernán Cortés et ses hommes assiégèrent Tenochtitlán, la capitale aztèque, bâtie sur le site de l’actuelle ville de Mexico. Cortés et ses hommes pillèrent l’or et l’argent des Aztèques. On le cite comme suit « Mes compagnons et moi souffrons d’une maladie de cœur qui ne peut se guérir qu’à l’aide de l’or. »
Les Incas : Appâté par les rumeurs d’une cité d’or, El Dorado, Francisco Pizarro, un compatriote de Cortés, dirigea l’Espagne en 1533 contre l’Empire inca, qui siégeait dans l’actuel Pérou. Il trouva un peuple divisé par la discorde et la guerre civile. Moins de 300 hommes suffirent à maîtriser la population. En 1535, Pizarro fonda Lima en tant que siège espagnol du pouvoir en Amérique du Sud.
Les Mayas : Les Mayas résistèrent plus longtemps à la domination espagnole. Ils n’avaient pas de capitale et leur territoire s’étendait sur des parties des nations actuelles que sont le Mexique, le Guatemala, le Belize, le Honduras et le Salvador. Cela prit 170 ans, mais les Mayas finirent eux aussi par être vaincus par les mêmes facteurs que les Aztèques et les Incas : des armes supérieures, des conflits internes et la maladie.
Temps forts historiques
Aujourd’hui encore, les signes du passé colonial de l’Amérique du Sud sont nombreux dans les pays tels que le Mexique, le Belize et le Nicaragua. On peut admirer des églises en pierre à La Serena, au Chili, une architecture baroque à Quito, en Équateur, et le splendide monastère Saint-François-d’Assise à Lima, au Pérou.
Comment manquer la grandiose Cathédrale Métropolitaine de Casco Viejo à Panama City ? Tandis qu’au Costa Rica, les demeures victoriennes qui appartenaient jadis aux barons du café sont aujourd’hui transformées en hôtels chics, cafés et bars. Ces sites, et bien d’autres, vous attendent dans le cadre de vos expéditions en Amérique du Sud.